Martin Matte gâtera les Français
La grande aventure commence pour Martin Matte. L’humoriste partira bientôt travailler sur le marché français. D’ici là, il teste son matériel ici au Québec avec des textes adaptés pour la France. Avec son vieux complice François Avard et des auteurs français qui ont collaboré à l’adaptation des Bougons en France, l’humoriste a fait le grand ménage dans ses textes. Ses DVD ont tous été passés au peigne fin.
« Beaucoup de mots ont changé, fait savoir Martin Matte. En France, je ne peux pas dire: «J’ai pas le goût de faire du vélo.» Ils ne comprendront pas. Je dois dire: «J’ai pas envie de faire du vélo.» Ce sont des détails, mais des détails très importants. » Martin veut rester fidèle à ses spectacles québécois, se faire comprendre sans dénaturer ses propos. Dans ses textes, environ un mot par paragraphe changera.
« Sur les mots que je change, précise-til, on utilise 98 % d’entre eux au Québec. Il y en a toutefois qui n’ont rien à voir. Ici on parle des lumières «hasards» des voitures. En France, on dit les «warnings». L’humoriste français Gad Elmaleh — un ami — donne aussi un coup de main à Martin pour adapter ses textes. Martin compte aussi sur la metteur en scène et auteure Josée Fortier pour l’aider à répéter.
Pas simple du tout
Tout ça n’est pas simple. Ses nouveaux textes, Martin doit se les mettre solidement en bouche. Il se pratique donc ici en ce moment dans des petites salles municipales (Val Morin, Châteaugay). Avec deux techniciens, un petit écran, des « p’tites bébelles » et un lutrin pour ses textes « au cas où », il monte sur scène devant quelques centaines de personnes. « Je prends cinq minutes pour leur expliquer ma démarche, indique Martin. Je leur dis que je vais faire comme s’ils étaient Français. C’est très intime, comme à mes débuts, comme dans mon salon. »
Réussir à être drôle en remaniant ses textes est un grand défi.
« C’est de l’ouvrage! admet Martin. Quand tu as fait 300 fois un gag d’une certaine façon, tu peux vite rater ton punch, en te concentrant sur des mots différents. Mais ça s’en vient. »Quelques autres dates sont à l’horaire dans les petites salles du Québec pour l’humoriste, mais ne cherchez pas de billets. Ils se tous envolés, sans publicité. Même l’humoriste n’a pu en réserver quelques-uns pour offrir sur son site Facebook. Ceux qui assistent aux premiers balbutiements français de Martin sont chanceux.« Ils sont gâtés rare... signifie l’humoriste, fidèle à son vaniteux personnage. Je suis déjà habitué, ces salles sont la même grandeur que ma loge au Centre Bell ! »
Doctorat en humour
Martin Matte, un gros nom ici, sait que tout est à recommencer en France. Mais à 41 ans, il se dit prêt à se lancer dans l’aventure.« Je repars à zéro, dit-il, avec mille shows derrière la cravate et 17 ans d’expérience. Je sais que ça ne sera pas facile. Ici, aussitôt annoncées, nos dates sont complètes. Là-bas, il va falloir se battre pour faire une télé. Ici, j’ai tout fait, des bars jusqu’aux 10 000 places du Centre Bell. Je quitte ma zone de confort.« En France, dans ce méga marché, j’ai l’impression d’aller faire un doctorat en humour, ajoute-t-il. Ça ne peut pas être négatif. Au pire j’aurai passé un an à Paris. J’aime beaucoup Paris. L’Europe c’est énorme et très impressionnant. »En 2004, Martin Matte avait eu des offres d’un producteur français, mais il n’était pas prêt. « Là, ça me tente », dit-il.
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