Daniel Lemire: 30 ans, ça se fête

S'il terminera sa tournée dans les prochains mois, l'humoriste Daniel Lemire n'aura pas forcément un agenda moins chargé en 2012. Un projet télé est dans l'air, une idée de livre également. L'homme derrière Ronnie et l'Oncle Geor ges s'offrira une première au Grand Rire en y animant un gala. Et celui qui célèbre (environ) 30 ans de carrière compte bien aussi souligner l'événement.

«C'est toujours un chiffre un peu approximatif. Ça fait 30 ans que je fais ça sous le radar. Il y a quelques années qu'on n'a pas comptées parce que je ne gagnais pas vraiment ma vie!» observe l'humoriste, dans l'un de ses caractéristiques éclats de rire. «C'est évident qu'on va essayer de faire quelque chose d'un peu spécial, ajoute-t-il. Quoi? Je ne le sais pas encore. J'aimerais ça sortir un genre de compil de ce que j'ai pu faire à date, mais quoi exactement et dans quel contex­te? Disons que pour le moment, tout est à voir.»

Au chapitre des projets confirmés, notons sa présence au Grand Rire, à la barre d'un gala présenté le 9 juin au Grand Théâtre et dont les billets sont déjà en vente (Mario Jean, Anthony Kavanagh et le duo Dominic et Martin animeront ceux des 8, 15 et 16 juin). Si c'est une première pour lui au festival d'humour de Québec, Daniel Lemire a eu l'occasion d'animer des galas au Festival Juste pour rire, où il avait partagé les planches avec les Claude Charron, Dominique Michel, Jean Lapointe, Michel Courtemanche et cie.

«Ça fait longtemps que j'ai pas fait ça! C'est le fun parce que c'est une occasion de faire des choses spéciales, de collaborer avec d'autres gens, de faire découvrir des talents», note celui qui ne sait pas encore de quoi sa soirée sera faite, mais qui a quand même une petite idée de qui il aimerait voir à ses côtés. «C'est sûr qu'il y a des gens que j'aime bien. J'ose croire qu'on va réussir à les approcher...» laisse-t-il tomber, sans vouloir s'avancer davantage.

Fin de tournée

L'année dernière, Daniel Lemire a repris la route avec un neuvième spectacle, après une absence de quelques années. Un spectacle livré en compagnie de deux comédiens - «jouer seul, ça n'a jamais été un rêve pour moi», explique-t-il - et qui lui donne l'occasion de travailler avec son fils, régisseur de scène. Au fil de cette série de performances, qu'il prévoit terminer au printemps, il s'est permis de prendre son temps et de s'offrir des horaires «plus clairsemés».

«La tournée va très bien. C'est l'une des plus agréables que j'ai faites, assure-t-il. À chaque show, j'ai toujours quelques nouveaux gags. Ça me permet de me tenir sur le bout des pieds. Ce que je trouve le plus difficile, c'est de répéter le même show constamment. Quand le côté création est moins là, j'avoue que j'ai un peu moins de plaisir.»

Daniel Lemire laisse rarement sa plume se reposer. Il se nourrit d'actualité au quotidien : des déboires de Pauline Marois à l'enfer des travaux routiers. «Ça donne du jus. Ce sont de bonnes sour­ces», juge-t-il. Au contraire, il s'étonne du peu de matière qu'il peut soutirer du côté d'Ottawa. «On n'en parle pas beaucoup et on dirait que, quand on le fait, les gens ne savent pas trop de quoi on parle, estime-t-il. Il y a vraiment un côté occulte, un contrôle de l'information assez étonnant. C'est assez difficile de puncher sur le gouvernement conservateur.» Sa plume sera aussi sollicitée prochainement dans des projets de livre - «un recueil de gags et de petites nouvelles», décrit-il - et d'émission de télé qui lui trottent dans la tête. «Ce sont des choses encore officieuses à l'heu­re où l'on se parle», tient toutefois à nuancer Daniel Lemire.